Champagne – Mise aux verres avec Piot-Sevillano.
« Le Champagne aide à l’émerveillement. » – Georges Sand Ah la Champagne. Petit coin de France qui résonne dans toutes les flûtes à travers le monde. De quelques grains de raisins a une reconnaissance mondiale, la vigne a donc définitivement pris racine. Mais pour se faire, encore faut il qu’elle trouve dans la terre ce dont elle eu besoin. Si la consommation du » bio » a explosé ces derniers années – et de facto le nombre d’exploitations – certains n’avaient heureusement pas attendus les sirènes des marchés pour revenir à une agriculture plus » raisonnée » (le terme étant en guillemet puisque recouvrant différentes réalités). La première fois que j’étais passé à Vincelles par la maison Piot-Sevillano, comme un garçon un peu bête, je n’avais véritablement retenu que deux choses. D’abord l’idée de » confusion sexuelle « . Point de question de genre, une simple technique naturelle pour éloigner les insectes en utilisant des phéromones synthétiques, perturbant leur système hormonal de reproduction (et limitant du coup fortement l’utilisation d’insecticides).. Si je reviens dessus, c’est pour le mettre en opposition aux traitements chimiques. L’autre souvenir était une petite phrase » vu que nos enfants sont dans les champs, autant ne pas les empoisonner » révélatrice et pleine de sens. Si les producteurs et les consommateurs tendent vers la même volonté de « naturelle », les chemins qui y mènent ne sont pas les mêmes. Si pour l’acheteur final un tampon « bio » peut être une fin en soi, pour le producteur c’est un peu plus retord. La récupération des eaux par exemple ne rentre par exemple par dans le cahier des charges. Pourtant difficile de nier l’utilité d’un point de vue écologique. Difficile aussi pour une entreprise – donc entité économique – de laisser à la nature le seul soin de décider de la qualité ou non d’une récolte. D’ou l’usage léger de quelques produits phytosanitaires qui barrent l’obtention d’une mention. Mais pourtant, c’est pratiqué dans une logique .. raisonnée. Voila pour l’introduction, place à la dégustation. Alors si la maison fait sa mue sous l’impulsion de Christine et Vincent, certaines choses restent immuables, à commencer par le pinot-meunier. En blanc, en rosé, en vin tranquille ou pétillant. Il faut dire que la maison travaille les vignes depuis 10 générations et que les habitudes laissent des traces. Mais elles sont aussi faites pour être bousculées.. Il parait que certains aiment les chiffres, alors sans introduction : Entre 50 et 60 000 cols sortent de la maison chaque année. Dans ce volume, 15% à l’export, 15% dans le réseau CHR, le reste en vente directe. Le rêve de l’eldorado à l’export du Champagne attendra encore un peu. D’autres chiffres ? Les différentes parcelles se répartissent sur 8 hectares composées à 70% de Pinot Meunier, 15% de Pinot Noir et 15% de Chardonnay. Voila, vous pouvez poser les calculettes. Maintenant sortez les cahiers, on file à l’école. Sans beaucoup se déplacer. En effet, dans la démarche pédagogique initié par le couple, l’ancienne école communale attenante à la propriété a été racheté afin d’accueillir les visiteurs et une cuverie supplémentaire à partir de la fin de l’année – les vendanges passeront avant (ou actuellement vu que l’article ne parait que maintenant ^^).. De ces grappes naîtront la Provocante – 100% Meunier, qui filera jusqu’à Hong Kong, l’Impertinente – qui pour se démarquer misera sur un 100% Pinot noir – ou encore la Cuvée Interdite (^^) avec la triptyque 50% Chardonnay, 40% Meunier et 10% Pinot Noir. On ne vous en donne que trois mais c’est pour mieux vous inciter à aller les découvrir. En une petite heure et demi (en imaginant que vous partiez de Paris), vous pourrez cumuler mise au vert, dégustation et apprentissage avec des vignerons passionnés. Donc ne cherchez plus d’excuses, vous n’en avez plus. - www.piot-sevillano.com - Bien évidemment, nous vous rappelons que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé et YKW vous incite à le consommer avec modération et de manière responsable. |