Restaurant – L’Alsace à l’Auberge du Cheval Blanc.
» C’est l’histoire de l’Alsace qui, très souvent, justifie les Alsaciens. » Pour beaucoup, l’Alsace c’est loin. Pour un lorrain, c’est juste chez les voisins. Strasbourg, Munster ou Colmar, petit deja quelques flammekueches et un peu de choux venaient nourrir la connaissance de ce terroir limitrophe. Pour ce qui est du vin, il aura fallu attendre quelques années.. Ah les blancs d’Alsace. Tout un programme. Du Riesling au Gewurtztraminer, des vendanges tardives aux grains nobles, l’Alsace a toujours su vendre ses vins. Et les faire reconnaître. Reviser ses notions est toujours bon. Ce n’est pas Los Angeles mais tout comme avec les lettres blanches et Zinnkoepfle. Non ? Ok, c’est le seul parallèle qu’on va faire. Mais au coeur de Westhalten, l’Auberge du Cheval Blanc accueille un autre genre d’étoiles. Car si la famille Koehler est présente depuis le début du 16e siècle à Rouffach – la ville voisine – il est depuis 1785 un bâtiment ou les voyageurs ont l’habitude de s’arrêter. D’un ancien relais de poste, ils en ont fait une auberge – pour nobles voyageant à… cheval blanc (Henri IV inside) – jusqu’à lui adjoindre en 1964 un restaurant afin d’offrir le couvert en sus du gite. Si la grand-mère a lancé la dynamique, c’est Gilbert Koehler qui depuis 1976 veille aux cuisines, décrochant une étoile au Guide Michelin de 1989 à 2012. « Je suis né dedans. Petit, j’étais tout le temps fourré en cuisine. D’ailleurs, la maison était petite, c’est là que l’on vivait, entre cuisine et bistrot, on n’avait pas d’appartement privé à proprement dit. » L’histoire familiale ne serait pas complète sans son fils Jérôme, responsable de la salle et de la sommellerie. Et enfin (surtout) on n’oubliera pas les épouses, Raymonde & Caroline, qui bien qu’en retrait oeuvrent autant à la destiné de la maison que ces messieurs. Allez donc contredire Gabriel Legouvé sur ce que cache un grand homme. Alors terroir terroir terroir. Pas besoin d’être à Paris pour faire preuve de bon sens, le sourcing des produits est ici dans les environs, la terre alsacienne produisant tout ce dont la maison a besoin. A la rigueur, certains produits peuvent provenir de plus loin mais ceux ci sont l’exception et d’exception. Une fois par trimestre, c’est entre habitués qu’ils se réunissent, gourmandise et sociabilité faisant souvent bon ménage dans le coin. Et au fur et à mesure que la soirée avance, les langues se délient, aidées par le vin autour de cet accent si chaleureux.. Vignerons et convives autour de la table, les hostilités devraient pouvoir commencer. Les Poireaux Braisés et melba d’Oie cru au Lard Blanc, Chutney de Potimarrons / Pinot Gris « Hohrain » Domaine E. Beyer 2014 – La Matelote d’Anguille comme un civet, au Pinot Noir / Pinot Noir Cuvée Emma S. Landmann 1996 – La Cuisse de Volaille d’Alsace Label Rouge, Raviole et Crete de Coq / Pinot Gris Grand Cru Pfingstberg C. Braun 2012 – La Rome du Ried, Flambée au Marc de Gewurztraminer – Le Biscuit Carotté, Coeur coulant Chocolat Blanc, Sorbet Carotte / Pinot Gris SGN S. Landmann 1997. Et oui, pour la choucroute, vous repasserez. Pour un parfait accord mets & vins, vous viendrez. Et si on connait les vins alsaciens plutôt blancs, il ne faut jamais oublier de s’intéresser aux rouges.. Un 96 plein de fraicheur et d’une belle finesse, des aromes vifs de fruits rouges et une – belle – petite claque derrière la tête, voici le coup de coeur (liquide) de la soirée. L’Alsace n’étant qu’à un jet de TGV, difficile de vous trouver des excuses. Vous verrez, on respire mieux dans le Grand Est. Auberge du Cheval Blanc. 20 rue de Rouffach, 68250 Westhalten – Tél : 0389470116 – www.auberge-chevalblc.com |