Point soleil et vins dans les Baux de Provence.
» En Provence, le soleil se lève 2 fois, le matin et après la sieste. » Qui a osé dire que le rosé n’était qu’un vin de consommation estivale et sudiste ? À deux heures 30 de Paris, bienvenue dans le paysage des Alpilles, bercé entre roches bauxite et le son des grillons. Et vous êtes invités à souffler les bougies, Les Vignerons et Vigneronnes de l’AOC Baux de Provence fêtent ici leur anniversaire. 20 ans et 12 vignerons (Indépendants) qui partagent sous le soleil un même amour pour leur terroir. Ici la nature est reine, les fourmis sont énormes et les papillons plus que présents dans les rangées alignées de Cinsault et Mourvèdre. Paysage splendide, climat estival et juste ce qu’il faut de mistral pour vous rafraîchir, on se croirait au paradis. Ou en enfer si on est Dante. Il faut dire que le soleil cogne mais le salut vient de chaque paysage dans ce terrain montagneux. Accueil chaleureux comme savent le faire les gens du sud, c’est au Mas de la Dame que commencera le périple, qui d’autre que Caroline Missoffe (et sa soeur Anne Poniatowski) qui préside à l’ODG (Organisme de défense et de gestion) depuis deux ans aurait mieux pu nous introduire dans ce petit groupe qui s’approche plus de la famille qu’un groupe de vignerons s’étendant sur 241 hectares. » Beaucoup de choses ont changé depuis vingt ans : on a réussi à faire en sorte que cette petite appellation ait sa place dans le monde du vin « . Dans le mas provençal que Van Gogh représenta dans l’une de ses œuvres, on fait connaissance avec (presque) tout les vignerons, partageant (encore une fois, cette notion de famille) une approche « verte » de faire du vin. » Mon grand père à toujours dis, si on ne fait pas du bio ici, on en fera nulle part » vous expliquera d’ailleurs très justement Ève du Mas de Gourgonnier. Il faut dire qu’ici presque (85% de l’aire) tout le monde travaille en bio ou en biodynamie et il ne faut pas plus de quelques minutes de conversations et un regard au panorama pour comprendre pourquoi ces vignerons sont attachés à leur terroir. Mais pas le temps de faire bronzette, direction le Château Romanin pour une dégustation qui s’annonce historique. Si on trouve ici des traces de vin datant d’il y a 8 000 ans, c’est « seulement » une double décade que l’on s’apprête à découvrir en compagnie de Julia Scavo – Elue Meilleur Sommelier du monde (et ce n’est qu’un résumé du Cv) – et d’une vue .. la photo parle d’elle même. On aurait bien retranscris les nombreuses notes écrites studieusement mais si l’on souhait vous expliquer au mieux ces les flacons ouverts, on devrait se rendre à l’évidence de ne pas maitriser suffisamment les mots du vin. Pour tordre le cou aux préjugés et résumer ces vins sachez que : 1 la garde leur va très bien. Pas 15 ans (encore que certains s’en sortent très bien) mais quelques années leurs vont très bien. 2 : le sud, ce n’est pas que Rosé. De nombreux (80% de l’appellation) vins rouges qui prennent une belle couleur tuille avec l’âge, c’est une dégustation carmin et colorée qui est présente, loin du monochrome que l’on s’imagine. 3 : Chaleureux. On reproche souvent au rosé d’être sec et de claquer sous la langue (si si vous savez, votre collègue est revenu avec les bouteilles des vacances). Ici les vins sont amples, fruités et épicés. Petit condensé olfactif de l’atmosphère ambiante. Une dégustation unique au source de l’appellation, menée par une professeur des plus précises qui soit. Les vignerons acquiescent aux commentaires, l’heure file et on oublie les années. Mais il reste encore beaucoup à voir et l’étape (intermédiaire) suivante se trouve quelques dizaines de mètres en dessous. Oui, en dessous, pas plus bas. Après quelques marches sous cet ancien lieu druidique, le chai s’ouvre en cave-cathédrale imaginée par l’architecte Serge Hennemann « passionné par les formes et leurs influences sur la vie » comme un observatoire astronomique. L’étoile marque le Château et les ruines du château Templiers qui le surplombe ajoute au mystique du lieu. Sous le soleil qui tombe, direction le clou de la journée aux Carrières de Lumières (aka la Cathédrale d’Images), un écran géant de 4 000 m² fait de calcaire blanc. C’est ici que Jean Cocteau tourna son Testament d’Orphée et il y avait pire comme prédécesseur que » Michel-Ange, Léonard de Vinci, Raphaël, Les Géants de la Renaissance » au film célébrant les 20 ans des Baux. Sur une voix de Pierre Arditi, les paysages s’enchainent et la beauté naturelle de cette salle de cinéma extraordinaire vous donne la chaire de poule. Cérémonie, discours et verres au crépuscule, le temps s’arrête encore une fois et on resterait bien toute la nuit dans la chaleur du sud. Mais le retour c’est demain et il nous reste encore deux étapes avec la visite des luxuriants jardins du domaine Domaine Dalmeran et une collation qui au simple énoncé contribue à rallonger ce break aux allures de rêve estival. En effet comment en territoire français, ne pas passer par la case gastronomie, le vin étant depuis toujours l’un des meilleurs amis de la table. Et tout naturellement, c’est à l’Oustau de Baumanière que cela se déroule, Jean André Charial n’était il pas hier encore sur scène pour nous rappeler son attachement à ces vignerons, lui qui présida pendant 15 ans l’ODG ? Mais on vous fait un peu saliver sur ces premières lignes et ces beaux vins avant un prochain article pour vous raconter la fin de ce voyage au paradis. Bonne dégustation ! Merci à l’AOC des Baux de Provence pour cette première découverte. Et bon anniversaire ! Château d’Estoublon, Mas de la Dame, Mas Sainte Berthe, Château Dalmeran, Domaine de Lauzières, L’Affectif, Mas de Gourgonnier, Domaine de la Vallongue, Domaine de Terres Blanches, Château Romanin, Domaine Hauvette, Domaine Guilbert. - Bien évidemment, l’abus d’alcool est dangereux pour la santé et YKW vous incite à le consommer avec modération et de manière responsable. |